Les voeux secrets des soeurs McBride by Sarah Morgan

Les voeux secrets des soeurs McBride by Sarah Morgan

Auteur:Sarah Morgan
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Harlequin
Publié: 2019-10-11T11:56:52+00:00


Chapitre 16

Beth

S’il y avait une chose que Beth n’avait pas anticipée, c’était que Jason débarquerait en Écosse avant la date prévue.

En toute logique, elle aurait dû s’offusquer qu’il vienne empiéter sur sa semaine « rien que pour elle », mais elle ne ressentait qu’un soulagement indicible mêlé d’euphorie.

— On voulait te faire la surprise.

Jason hésitait sur le pas de la porte, comme s’il n’était pas très sûr de l’accueil qui lui serait réservé.

— Tu aurais peut-être voulu avoir un peu plus de temps pour toi toute seule ? J’avais envie que ce soit spontané.

Melly tira sur sa manche.

— Maintenant, papa.

— Tu crois ?

— Tout de suite.

Jason dégagea la main qu’il tenait dans son dos, révélant un énorme bouquet de tulipes blanches. Beth poussa une exclamation de surprise ravie.

— Tu les as trouvées où ?

— On a demandé au chauffeur de taxi de faire un détour.

Beth adorait les fleurs et, à cet instant précis, elle adorait aussi son mari.

— Ouah, merci. Elles sont vraiment magnifiques.

— Tu vois ? Je te l’avais dit que c’était celles-là qu’elle préférerait, chuchota Melly à son père.

Jason lui adressa un clin d’œil.

— Tu as été de très bon conseil, Mel.

Il avait les cheveux en pétard, son manteau était tout froissé et sa barbe de quelques jours faisait plus négligée que fashion. Mais elle ne l’avait jamais aimé autant qu’en cet instant. Même maintenant, après toutes ces années de vie commune, le simple fait de le voir ensoleillait son humeur.

Son allégresse dura jusqu’à l’instant précis où il lui revint à l’esprit qu’ils ne s’étaient pas séparés en bons termes et qu’aucun des problèmes entre eux n’était résolu.

Elle s’avança pour l’embrasser. Sa joue était froide sous ses lèvres, sa mâchoire piquante.

— Un rasage s’impose, Jason Butler.

— Je sais. Mais pour se raser, il faut avoir du temps pour soi dans une salle de bains.

— Maman !

Estimant avoir assez attendu, Ruby écarta son père et vint se blottir dans les bras de Beth, suivie de près par Melly. Leur présence bruyante lui rappela que l’occasion d’avoir une vraie discussion entre adultes ne se présenterait pas de sitôt.

Beth referma la porte d’entrée, posa les fleurs sur la console que son père avait fabriquée avec du bois de récupération, et s’accroupit pour mieux serrer ses filles dans ses bras.

Le manteau de Melly était ouvert et Beth nota qu’elle arborait une robe plus adaptée à un soir d’été à Manhattan qu’à un matin glacial de décembre dans les Highlands. Jason, de toute évidence, n’était pas plus doué qu’elle pour se faire obéir. Quant à Ruby, elle portait sa fourrure polaire dedans dehors ainsi que des chaussettes désassorties…

Beth découvrit qu’elle s’en fichait royalement. Ses filles étaient venues la rejoindre, elles étaient en bonne santé, dans ses bras. Elle était tellement heureuse de les voir qu’elle en aurait pleuré.

Elle les pressa si fort contre son cœur que Ruby poussa un couinement de protestation.

— Ça me fait tellement plaisir de vous voir, tous les trois.

Elle embrassa ses filles l’une après l’autre.

— Elle est belle, ta robe, maman.



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